Le Bureau lausannois pour les immigrés (BLI) fête son 50e anniversaire. Dans ce cadre, le travail du CSP Vaud pour les personnes migrantes a été représenté par notre travailleuse sociale Myriam Schwab Ngamije. Elle figure sur une affiche faisant partie d’une exposition en plein air consacrée aux divers visages de la migration à Lausanne (un parcours à travers le centre-ville). Et elle raconte le travail du Service social pour les immigré·e·s la Fraternité dans la publication que le BLI sort à l’occasion de cet anniversaire. On peut rappeler ici quelques jalons de l’histoire parallèle de ses deux entités et de leur collaboration.
Les questions d’intégration des personnes migrantes sont presque indissociables de l’histoire du CSP Vaud; et cela dans un développement parallèle à celui du Bureau lausannois pour les immigrés, avec qui le CSP Vaud, et son service social pour les immigré·e·s – La Fraternité en particulier, a eu un partenariat plus ou moins étroit selon les périodes. En plus de la proximité géographique entre les deux services, leurs champs d’intervention se complètent parfaitement, avec le souci commun de favoriser l’intégration des personnes et des communautés migrantes.
Au début des années 60’, comme d’autres acteurs de la société civile, le CSP Vaud a voulu remplir un rôle d’information et de conseil visant les personnes migrantes primo-arrivantes, à l’époque les travailleurs espagnols et italiens. La Fraternité s’est constituée en 1964, avec un axe sur la migration du travail (et donc pas sur l’asile). Son développement a suivi l’évolution des besoins émanant des personnes qui le consultaient. Ce Service a cultivé la proximité avec les personnes étrangères et les communautés présentes en proposant des consultations sociales dans la langue des immigré·e·s et en engageant des travailleurs sociaux et des travailleuses sociales issu·e·s de leurs communautés. Aujourd’hui, des consultations sont dispensées dans six langues de la migration.
Grâce à l’existence du BLI et à ses propres développements parallèles, le travail de La Fraternité a pu se concentrer sur ses missions de service social spécialisé. On constate que le parcours d’intégration des personnes migrantes est influencé par la stabilité de leur permis de séjour et vice versa. En raison de la grande marge d’appréciation de la police des étrangers concernant les critères pour obtenir, renouveler ou transformer un permis, le Service a dû se spécialiser pour suivre des procédures, pour connaître la pratique des autorités, et mieux renseigner et défendre les migrant·e·s sur leur droit de séjour. Aujourd’hui, les questions liées au statut des étrangers et les problèmes administratifs et juridiques qui en découlent est la raison principale pour lesquelles les gens viennent consulter, soit dans les Permanences Info-Conseil Migration, soit dans les consultations socio-juridiques qui offrent un suivi des situations. Des personnes sans-papiers jusqu’à celles qui se naturalisent, qu’elles soient ressortissantes d’Etats Tiers ou européennes, le Service les accompagne dans leurs projets migratoires aussi divers que les personnes qui le consultent.
Le service a aussi diversifié ses actions avec notamment des formations en droit des étrangers, et en répondant aux nombreuses sollicitations des professionnel·le·s du réseau social, qui cherchent des informations pour mieux suivre leurs bénéficiaires.
Si l’action de La Fraternité était, comme le BLI, plus centrée sur Lausanne pendant de nombreuses années puisque les consultations y étaient uniquement délivrées, depuis 6 ans, grâce à un financement du Bureau Cantonal pour l’intégration des étrangers, le CSP Vaud a pu déployer six permanences d’informations et de conseils dans d’autres régions du canton, afin d’en faciliter l’accès. Et une septième doit être ouverte dans les mois à venir.
On peut encore rappeler que ces deux dernières années, le Service a constitué une plateforme (Papyrus VD) regroupant 40 associations, partis, syndicats, églises du canton pour revendiquer la régularisation des personnes sans-papiers sur le modèle de ce que Genève a pu obtenir. Et que suite aux constats liées à la fragilité des conditions de logement des personnes précaires qui ont sollicités des aides financières urgentes pendant le premier confinement, le CSP Vaud vient de participer à la création d’une nouvelle association, qui vise la sauvegarde du logement de personnes précaires (AVSLPP).
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