Après seize années à la tête du Comité du CSP Vaud, Anne Baehler Bech cède la présidence à Alexandre Cavin. Une transition marquante, qui s’est déroulée lors de l’Assemblée générale de juin 2025.
Le CSP Vaud a vécu un moment symbolique et émouvant à l’occasion de son Assemblée générale 2025. Anne Baehler Bech, qui a présidé l’Association durant seize ans, a quitté ses fonctions, laissant derrière elle une empreinte durable. À la fois figure engagée du monde associatif et politique vaudois, elle a accompagné le développement du CSP Vaud à travers des périodes de défis comme de transformations.
C’est désormais Alexandre Cavin qui prend le relais. Secrétaire général de la Fédération vaudoise de coopération (Fedevaco) depuis 2016 et membre actif du Comité du CSP Vaud depuis 2019, il incarne une relève à la fois expérimentée et ancrée dans les valeurs de solidarité et de justice sociale défendues par l’institution. Son arrivée à la présidence s’inscrit dans la continuité de l’engagement du CSP Vaud pour une société plus juste et inclusive.
Dans l’entretien qui suit, Anne Baehler Bech revient sur les motivations qui l’ont poussée à accepter cette responsabilité, les moments clés de son mandat, les défis traversés, mais aussi sur ce qu’elle retient de cette aventure humaine exceptionnelle.
Qu’est-ce qui vous a motivée à prendre la présidence du CSP Vaud ?
Anne Baehler Bech : J’ai toujours eu un fort engagement social, qui va de pair avec celui en faveur du développement durable. Après le départ de mon prédécesseur et considérant mon parcours professionnel (secrétaire générale de l’Asloca Vaud) et politique (présidente du Grand Conseil), on m’a sollicitée pour savoir si j’étais intéressée par cette fonction. Connaissant bien le travail du CSP Vaud, j’ai tout de suite été motivée par ce défi.
Comment décririez-vous votre parcours ?
L’arrivée au Comité n’a pas été facile. Le CSP Vaud est une organisation complexe, avec de multiples enjeux. Les difficultés financières des années 2013 à 2016 ont aussi marqué le début de mon mandat. Par la suite, le CSP Vaud s’est beaucoup développé avec de nouvelles prestations. Il a fallu accompagner cette évolution.
Quel est l’accomplissement dont vous êtes la plus fière ?
La reconnaissance de la part des politiques. Le CSP Vaud a su s’imposer comme un acteur et un interlocuteur cantonal incontournable dans ses domaines de compétence. Cela a été rendu possible grâce à la grande expertise de l’équipe qui incarne son savoir-faire.
Quels défis vous ont mobilisée au cours de vos 16 ans de présidence ?
Encadrer le développement du CSP Vaud a nécessité la mise en place d’outils adaptés qui répondent à des exigences de qualité (plans financiers, système de contrôle interne, statistiques, etc.). De plus, il a fallu donner une colonne vertébrale au système participatif. Ce modèle, certes exigeant, me tient à coeur, mais il exige un vrai travail de fond, notamment celui d’investir dans l’appui de ressources expertes.
Pourquoi continuer à soutenir le CSP Vaud, aujourd’hui ?
Pour la gratuité des prestations, l’accessibilité à toutes et tous et l’universalité de l’aide apportée : le CSP Vaud aide les plus démuni·e·s, quelle que soit leur situation, sans dogmatisme, sans prosélytisme, de manière pragmatique. Il ne fait pas dans l’assistanat, mais permet aux personnes de reprendre leur vie en main.
Quels chantiers en cours ou à venir vous semblent particulièrement prometteurs pour le CSP Vaud ?
Il existe un potentiel de développement du savoir-faire dans les Galetas. Jusqu’à présent, nous avons travaillé sur leur attractivité commerciale, mais il reste une étape à franchir pour jouer un rôle plus affirmé dans l’économie circulaire. Cela devrait se faire avec les autres acteurs et non en concurrence.
Qu’est-ce que vous emportez avec vous de cette expérience humaine et collective ?
Beaucoup de choses, en particulier, un apprentissage de l’intelligence collective. Cela m’a été très précieux à tous les niveaux, au sein du Comité, comme avec l’équipe. J’ai beaucoup appris.
Propos recueillis par Bastienne Joerchel