Depuis le 3 octobre, le Vestiaire social accueille ses nombreuses et nombreux bénéficiaires dans de nouveaux locaux, au 16 rue Blavignac, à côté des Colis du coeur. Ce déménagement était nécessaire en raison des plans d’aménagement en cours sur son ancien site du Grand-Lancy, dévolu à la construction d’une nouvelle patinoire. Il permet aussi au Vestiaire social de bénéficier de locaux plus adaptés dans une période de très forte sollicitation.
A terme, le Vestiaire social et les Colis du coeur emménageront dans un nouveau bâtiment commun, qui reste à construire. Le rapprochement des deux institutions fait sens dans la mesure où une partie de leur public est similaire.
Cogéré par le Centre social protestant (CSP-Genève) et Caritas Genève, le Vestiaire social distribue des vêtements et des chaussures gratuitement aux personnes en situation de grande précarité. Entre les effets collatéraux de la pandémie, l’inflation en cours et l’arrivée de réfugié∙e∙s d’Ukraine, l’année 2022 bat déjà tristement des records de fréquentation.
Du 1er janvier au 30 septembre 2022, le nombre de distributions effectuées a augmenté de 46% par rapport à 2021. Une grosse partie de cette hausse s’explique par l’aide apportée aux réfugié∙e∙s d’Ukraine, qui ont bénéficié de 1363 distributions, soit 22% du total sur l’année en cours. Mais pas uniquement. Sans la catégorie des ukrainien∙ne∙s, la fréquentation du Vestiaire enregistre une hausse de 14% sur la même période.
Cette réalité est d’autant plus préoccupante que l’année dernière avait déjà été marquée par une augmentation de 20% en regard de l’avant-Covid. A noter encore que le nombres d’enfants et d’adolescents habillés par le Vestiaire représente près de 40% des distributions.
Cette hausse de fréquentation du Vestiaire social est à mettre en relation à la fois avec l’augmentation du nombre de réfugié∙e∙s à Genève et les besoin sociaux croissants de toute une partie de la population genevoise. Tout comme nos partenaires du réseau associatif genevois, le Vestiaire social est mis sous pression par une précarité grandissante. De nombreux indicateurs montrent que cette tendance concerne de multiples catégories de la population, avec diverses origines et avec ou sans permis de séjour. Après l’Ukraine, la Suisse est notamment la seconde nationalité représentée chez les bénéficiaires du Vestiaire social.
Pour les travailleurs∙euses précaires, les effets de la pandémie ne sont pas arrêtés avec la fin des restrictions sanitaires. A cela s’ajoute désormais une forte hausse des prix à la consommation, qui affecte davantage les ménages à revenu modeste que les plus aisés (voir document sur le budget des ménages en annexe). Les besoins toujours en augmentation de la population nous laissent craindre de très grande difficultés dès le printemps prochain.
Le Vestiaire social prouve encore et toujours que son activité est indispensable. Comme beaucoup de prestations bas seuil, il est un très bon indicateur de l’état de la précarité à Genève. La forte hausse de fréquentation enregistrée cette année est gérée au mieux avec des ressources inchangées et grâce à l’engagement exceptionnel de nos équipes, en grande partie bénévoles. Nous faisons appel à nos donatrices et donateurs afin de pouvoir continuer notre mission et les remercions vivement pour leur soutien sans faille.