C’est un crime complexe, dont la détection nécessite des compétences spécifiques et une prise en charge adaptée
Leila Boussemacer, avocate au CSP Genève, est intervenue le 19 mai dans l’émission Forum de la (RTS à la suite du démantèlement d’un important réseau de traite à Berne.
146 victimes, toutes des femmes, ont été exploitées sexuellement après avoir été attirées en Suisse par de fausses promesses. Séquestrées dans des appartements, elles ont vu leur vulnérabilité exploitée.
Dans son intervention, Leila Boussemacer rappelle que la traite est un phénomène difficile à identifier et qu’une grande partie des situations restent impunies. De nombreux obstacles entravent la reconnaissance des victimes : difficiles à identifier, ces dernières ne se perçoivent pas toujours comme telles et ne savent pas où trouver de l’aide. Souvent en situation illégale, ne maîtrisant ni la langue ni la législation suisse, elles ont peur de se tourner vers les autorités.
Comment expliquer le faible nombre de condamnations prononcées chaque année en Suisse, alors qu’on dénonce de plus en plus de situations de traite ? Pour Leila Boussemacer, ce décalage provient notamment de la complexité de ce crime et du manque de spécialistes. Il est donc essentiel de renforcer les moyens alloués à la protection, à la sensibilisation et à la coordination entre autorités.
Depuis plus de 10 ans, le CSP Genève accompagne des victimes de traite, en leur offrant un soutien juridique, social et humain.
Écouter l’interview : Démantèlement d’un trafic d’êtres humains à Berne: interview de Leila Boussemacer – Forum – Play RTS