Atelier couture: témoignage d’un jeune participant

Galen Liquete a toujours rêvé de travailler dans le monde de la mode. Son objectif : tracer un chemin jusqu’à Paris ou Milan pour se hisser jusqu’aux sphères de la haute couture. Sa participation en 2023/24 à l’Atelier couture du CSP l’aide à s’en rapprocher.

En 2019, Galen était inscrit en première année à l’ECG en section Arts. « Et puis, il y a eu le Covid. C’est là que tout a changé », se souvient-il. Difficile après les mesures de semi-confinement de retrouver un rythme et de se réhabituer au « 8-16 heures ».

Les années qui suivent forment une longue période de tâtonnements. Malgré une vingtaine de postulations, ses recherches pour une place d’apprentissage n’aboutissent pas. « J’avais 16 ans et j’étais sans expérience. Les employeurs ne comprenaient pas pourquoi je cherchais une place comme employé de commerce alors que j’étais inscrit en Arts. »

En échec à la fin de la 2e année ECG, Galen tente une admission au Centre de formation professionnelle (CFP) Arts, mais il échoue là aussi. « C’était très dur, je me sentais démotivé. C’était une période de ma vie compliquée. J’enchaînais refus sur refus. Je gardais quand même espoir. Mais j’avais peur de ne rien trouver. »

Développer sa créativité

En 2022, bingo ! Il est admis au programme de l’association Scène Active, où il découvre les métiers d’arts de la scène et participe à une pièce de théâtre. C’est là qu’il entend parler pour la première fois de l’Atelier couture du CSP.

« Franchement, ça a été une des meilleures expériences de ma vie ! », poursuit-il. « J’ai vraiment pu exprimer ma créativité. Chloé [Gindre, responsable de l’Atelier couture] nous a appris beaucoup de choses. J’avais un peu d’expérience, j’avais une machine à coudre à la maison, mais je n’avais pas encore les bases de la couture. »

Cela n’a pas toujours été facile, admet le jeune homme. « C’était dur de tenir le rythme. Avec les autres jeunes, on avait tous quasiment le même parcours, on était habitués à rester à la maison. Il y a des jours où on n’arrivait pas à venir, ou alors on arrivait en retard. » Mais il apprécie cette opportunité de développer un projet personnel, de même que les sorties culturelles visant à nourrir la créativité des participant·es.

L’expérience du défilé

Pour la deuxième année consécutive, l’Atelier couture organisait en juin 2024 un défilé, aboutissement de dix mois de travail du groupe de six jeunes participant·es. Sur le thème « Maximaliste/minimaliste », ils et elles ont présenté une trentaine de pièces originales fabriquées à partir de textiles recyclés. Chaque participant·e a collaboré à l’organisation de l’événement, notamment en choisissant la musique de fond et une scénographie pour exposer ses créations.

« C’était incroyable », relève Galen. « Mais je ne vais pas mentir : c’était aussi beaucoup de stress ! » Avec ses ami·es, qui défilent avec lui, il présentera six tenues : robes ondulantes et aériennes, bermudas aux coupes sobres… Toutes inspirées de la haute couture : « Je voulais quelque chose de professionnel, dans un style calme et doux. J’aime ce qui est classe et original en même temps. Ce qui m’inspire aussi, c’est l’histoire et la nostalgie de certains moments de la vie. Je suis ouvert à toutes les modes, y compris celles du passé ».

Nouvelle tentative au CFP Arts

Le programme d’insertion de l’Atelier couture prévoit également du temps pour imaginer et organiser la suite de sa formation. C’est ainsi que Galen peut déposer en février 2024 un nouveau dossier au CFP Arts, dans la filière Création de vêtements. Il passe avec succès cette première étape et est convoqué pour une journée d’entretiens et d’examens. « C’était ma dernière chance, et ça s’est super bien passé ! L’acquisition des bases à l’Atelier couture m’a permis de mieux gérer le temps. J’avais plus confiance en moi. »

Aujourd’hui en première année du CFP Arts, Galen apprend à tenir un nouveau rythme, ponctué d’heures de cours et de délais à respecter. « C’est très intense, mais ça me plaît énormément. » Au bout de cette formation de trois ans, il envisage déjà de poursuivre avec une quatrième année de maturité professionnelle. Il dit aussi garder de très bons souvenirs de l’Atelier couture : « Je garde le contact avec l’équipe. Je sais que si un jour, ça ne va pas, je peux discuter avec elle. »

Six créations présentées lors du défilé du 20 juin 2024